Il y a des gens qui se satisfont de ce que l’ordinaire leur amène, et d’autres qui, en quête de sensations, d’expérience intense,… sont prêts à relever les défis les plus fous. Cette histoire est celle d’une personne quelconque au premier abord, prise de passion pour une aventure sportive dont on ressort différent, la ligne d’arrivée franchie.
Après une nuit complète de route, entrecoupée de pauses cafés, le panneau Embrun nous dévoile un charmant petit bourg perché sur une corniche surplombant la Durance. Pas la peine de lever les yeux sur les banderolles au dessus de la route pour comprendre qu’un événement triathlétique se prépare : la ville est prise d’assaut par des armées de cyclistes et coureurs à pied dans des tenues où le cm2 de Lycra est certainement inversement proportionnel au prix des dites tenues. L’événement est proche, l’ambiance est affichée.
En compagnie de Nathalie et Stephen, ma sœur et mon beau-frère et mon amie Céline nous établissons le campement au Petit Liou (camping longeant le circuit du marathon) et prenons contact avec de sympathiques concurrents dijonnais. Concurrents qui n’en sont pas finalement, puisqu’un Ironman est plutôt une course AVEC les autres que CONTRE les autres.
… la difficulté sera de négocier au mieux et en sécurité les épingles, courbes et autres tournicotis que fait le long ruban gris de route.
Mardi, histoire de donner plus de consistance à la boule qui commence à me nouer l’estomac, nous sommes allés en voiture rendre visite au col de l’Izoard. 1ère, 2è, 3è, 2è, 1è, 2è,… avant de me familiariser avec les nouveaux changement de vitesses de mon vélo je joue avec le levier de vitesse de ma pauvre petite voiture pendant toute l’ascension qui me semble interminable. Arrivés là-haut dans la fraîcheur et le vent des cîmes, nous découvrons l’autre versant, celui de la descente sur Briançon, où la difficulté sera de négocier au mieux et en sécurité les épingles, courbes et autres tournicotis que fait le long ruban gris de route.
J-2 : entre 2 “nouilles-parties” (version française de la “pasta-party” tradition alimentaire précédant un grand événement sportif) je vais saluer mes confrères choletais venus ici pour vivre aussi l’événement.
J-1 : : reconnaissance du parcours Marathon sur mon petit vélo bleu. Montées, descentes, montées, descentes,… aaah… enfin un peu de plat en longeant la Durance avant d’armorcer la grande remontée sur Baratier. Bref, le Marathon s’annonce aussi “saignant” que le parcours cycliste.
17h30, le briefing au bord du lac s’est avéré être également une bonne séance de bronzage d’une heure et demie vu le retard de l’organisateur. Petite surprise parmi les concurrents : je retrouve le Major DUPUIS, compagnon d’entraînement à Djibouti.
21 h, dernière pasta et au dodo… dodo… dodo… Je me tourne et retourne dans mon sac de couchage, dévoré par les moustiques et surtout par l’angoisse. 4 h… ai-je dormi ou seulement somnolé ? Je ne sais pas, mais en tout cas il va falloir passer à l’attaque. Petit bisou à Céline qui s’éveille doucement elle aussi et je m’enfile ma dernière bouillie de tapioca avant de sortir du nid pour affronter un monde plus rude.
Le jour J
… mes voisins […]eux aussi, guère plus fiers, viennent ici pour découvrir les joies et les souffrances de l’épreuve physique réputée la plus dure au monde.
Il fait frais, très frais même, mais la voûte céleste étoilée laisse présager une journée plutôt chaude. Méthodiquement, je prépare mes dernières affaires dans une fébrilité inconnue jusque-là : c’est dans moins d’une heure et demie que je vais prendre le départ d’un IRONMAN !!! Le même (en plus dur !) que celui dont j’ai regardé époustouflé un reportage à la télé il y a une quinzaine d’années. On y voyait des hommes et des femmes chancelants dans les derniers km du marathon, achevant un chemin de croix de 3,8 km natation, 180 de vélo suivi du coup de grâce du Marathon sous la canicule d’Hawaï. Le tout dans la journée ! Même s’il est évident que l’homme n’est pas fait pour un tel effort, je suis resté véritablement émerveillé et impressionné par cette communauté d’athlètes dont je n’imaginais pas, l’ombre d’un instant, faire partie un jour.
“Sorrow”, le hurlement déchirant des guitares de Pink Floyd me plonge déjà dans l’ambiance sur le chemin qui me mène au bord du lac où dans la nuit noire, toute une fourmilière s’active et se prépare dans un silence quasi religieux avant le grand baptême dans les eaux fraîches du lac d’Embrun.
Pour la 15ème fois, je vérifie mes chaussures, mes bidons sur le vélo, mes lunettes et hop, j’enfile la combinaison en échangeant quelques mots rassurants avec mes voisins qui, eux aussi, guère plus fiers, viennent ici pour découvrir les joies et les souffrances de l’épreuve physique réputée la plus dure au monde.
5h45, je m’avance sur la plage au milieu d’un véritable banc de tétards tatouées de numéros et retrouve Eric et Hervé 2 amis choletais inscrits également sur l’épreuve format Ironman.
6 heures, le coup de pistolet libérateur de toute cette tension me surprend alors que nous sommes encore au bord de la plage. Plus hardi que mes compères de club, je me jette dans cette véritable machine à laver en poussant mon cri de guerre.
Je ne vois absolument rien et nage au mieux en me fiant aux autres triathlètes et aux feux allumés sur les bateaux de tête.
Après 2 km “tournés” en douceur, j’attaque le 2è tour du lac un peu plus fermement et fini mon parcours aquatique avec la super pêche. Je sors de l’eau en 1h06 (record battu sur ma distance) et fonce entre 2 haies de spectateurs en direction du parc vélo illuminé par les premiers rayons de soleil. Séchage rapide, une petite gorgée de thé chaud, maillot, chaussures et hop, c’est parti pour une petite balade de 188 km. Et ça démarre tout de suite par une grimpette de 15 km sur les versants sud. J’ai pas fait 200 mètres que je vois mon surnom écrit en gros sur la route ! “Merci sœurette pour tes encouragements, j’en aurais bien besoin” me dis-je.
…malgré une aisance déconcertante je laisse filer des fusées probablement alimentées par un feu de paille et mise sur ma patience en me disant que les moments durs ont bien le temps d’arriver.
530 gugusses sur 3,8 km natation, ça ne fait pas de gros écarts (vu le niveau d’entraînement de tous). Je dirais même que ça fait plutôt des paquets en vélo, mais comme chacun choisi de gérer la course à sa façon, il y a des lièvres qui doublent des tortues qui espèrent à leur tour leur montrer leur c… sur le marathon. Moi je choisis plutôt la philosophie de la tortue et malgré une aisance déconcertante je laisse filer des fusées probablement alimentées par un feu de paille et mise sur ma patience en me disant que les moments durs ont bien le temps d’arriver. J’en profite pour admirer le paysage, discuter avec d’autres concurrents et m’alimenter (me gaver ?) de bananes, eau salée et de barre énergétique.
Km 30, retour sur Embrun par le pont de Serre-Ponçon et Savines-le-Lac. C’est tout plat (enfin presque…) et mon aisance toujours aussi grande me donne l’impression de rouler dans un aspirateur. C’est grisant. D’autant plus que le soleil commence à me chauffer agréablement et que mon moral et ma patience sont remontés au plus haut. Km 50… tiens un vélo Allstop… au look futuriste (pas de tube de selle mais un long amortisseur partant de l’avant du vélo). Mais je l’ai déjà vu quelque part ce vélo… Ah ! C’est Valérie, notre ancien coach natation ! “Salut, ça roule ?”… “Pas mal et toi ?”… “Ouais je gère.”. J’engage la discussion un œil en arrière, l’autre devant, guettant l’arrivée éventuelle d’arbitre, car , chose surprenante, il est interdit de rouler côte à côte et discuter. Elle vient de perdre sa seconde place mais conserve le moral vu le large sourire qu’elle arbore.
… l’épreuve est certainement la plus conviviale que j’aurais connu..
Km 60, on ne peut plus parler de paquets, chaque cycliste s’isole petit à petit, les files s’étirant en chapelets. Je me fais encore doubler par quelques piètres nageurs (mais néanmoins bons cyclistes) pressés de combler leur retard. Echange de quelques mots sympas ou d’un simple sourire, l’épreuve est certainement la plus conviviale que j’aurais connu. Même les supporters assurent le spectacle : je me fais doubler et redoubler par une voiture couverte d’affiches “Fabrice EMBRUNMAN 96, supporter officiel”. D’autres bombent le nom de leur athlète sur la route, les autres hurlent les encouragements à pleins poumons.
Km 70, on quitte le “boulevard” dans les gorges pour attaquer “la bête” : l’Izoard”, col classé hors catégorie. Malgré mon impatience d’y être, je ne m’affole pas et démarre les 15 km d’ascension gentiment en 40×23. Daniel (un ami rennais) m’avait dit “à Embrun, l’essentiel est d’arriver frais en haut de l’Izoard, car c’est après que le boulot commence”. Ce qui veut dire : rester humble jusqu’au fameux col.
chaque cycliste avance lentement, silencieusement en courbant l’échine tel des bagnards au labeur…
J’ai eu beau respecter ses conseils à la lettre, mais au bout de 4 bornes de montée, c’est tellement raide que je suis obligé de mettre la “moulinette”. Même 40×26 c’est pas de trop et les manivelles sont bien loin de s’affoler, contrairement à mon cœur, qui lui, commence à monter en régime. Là, il n’y a plus de lièvre, que des tortues ! Plus d’excités du chrono, chaque cycliste avance lentement, silencieusement en courbant l’échine tel des bagnards au labeur.
Arrivé à Brunissard, oasis humain au milieu de cet enfer j’entend crier mon nom à plusieurs reprises.Tiens ? Je ne savais pas que j’étais connu ici… Mais non ! Ce sont de véritables supporters qui ont eu la liste des “valeureux chevalier” ainsi que le numéro de leur monture et qui les abreuvent généreusement d’encouragements. ça fait du bien au cœur, car la croisade est loin d’être finie et je viens à peine d’arriver dans la Casse Déserte, debout sur les pédales.
La Casse Déserte, théâtre des grandes tragédies du tour de France est le point au delà duquel il n’y a plus de végétation. Comme son nom l’indique, c’est un désert minéral où le soleil règne en maître et vous frappe de plein de plein fouet sous le regard des deux pics rocheux qui dominent de chaque côté des lacets.
J’aperçois le sommet au loin ainsi que la perspective de retrouver Nathalie, Stephen et ma compagne. Dernier km d’ascension, j’applique une fois de plus la technique de la tortue : encore moins vite, histoire de ménager mes cuisses pour le Marathon (…de toute façon, elles sont déjà dures comme du béton)… et puis cette vitesse me permet de faire un bisou à Céline au passage, sans descendre du vélo. Petite fantaisie saluée par le public (toujours aussi chaud) qui me prouve encore ma fraîcheur et ma lucidité.
Cramponné aux cocottes de freins, je me laisse emporter dans une véritable chute libre, m’attendant à décoller à la moindre aspérité du bitume…
Cramponné aux cocottes de freins, je me laisse emporter dans une véritable chute libre, m’attendant à décoller à la moindre aspérité du bitume. A combien suis-je ? 70, 80, 90, je n’en sais rien, mais en tout cas les voitures qui entament la descente derrière moi ont du mal à suivre. Avec mon nouveau maillot sac poub’ contre le froid de la descente, je file tel un tétard frétillant au vent.
Après une descente interminable et l’impression d’avoir fait un gros boulot du parcours cycliste, j’entame au pied de l’Izoard, côté Briançon, les 80 km les plus difficiles moralement. D’autant plus que la montée m’a coûté pas mal d’énergie et que la douleur aux cuisses m’inquiète sérieusement pour les 42 km à courir. Il ne me reste plus qu’à me laisser aller gentiment jusqu’au terrible mur de Pallon (1,5 km à 16 %) et la côte de Chalvet (au km 180). Du coup mon large sourire du début doit un peu grimacer malgré le soutient toujours aussi chaleureux des spectateurs. Peu avant Pallon, je me fais rattraper par Gervais, un ami rennais de Daniel. ça me remet un coup de punch avant d’attaquer la difficulté (l’Izoard à côté paraît un faux-plat). 40×26, debout sur les pédales, je monte comme je peux en priant pour que la pente ne s’accentue pas après le virage. à mi-côte je passe une ambulance qui commence le ramassage des rescapés. Pas pour moi, merci !
Après avoir “survécu” au triple Ironman du Fontanil en mai, il avoue que celui-là est bien plus éprouvant
P… que c’est dur. J’ai envie de jurer, mais la décence m’en empêche. Un compagnon de galère le fait pour moi. Après avoir “survécu” au triple Ironman du Fontanil en mai, il avoue que celui-là est bien plus éprouvant (peut-être par les délais éliminatoires imposés). Je le retrouverais plus tard, à Embrun, sur le parcours pédestre… comme spectateur. L’abandon est probablement ce qu’il y a de plus dur.
Après Pallon, le parcours continue comme avant, montée, descente, montée, descente,… je commence à en avoir un peu “ras le casque” et le béton dans mes cuisses est désormais bien pris. Ma patience est récompensées à la vue du panneau “Embrun” passée sur le vélo (toujours !).
Sans ces encouragements, je me demande comment j’aurais roulé et si j’aurais conservé ma bonne humeur dans cet effort qui me semble aujourd’hui colossal
Dernière “formalité”, la côte de Chalvet et ses 3 km annoncés qui dans le système métrique conventionnel en font 5 (de km !). C’est là que les morals et les forces s’effondrent pour ceux qui en croyaient avoir terminé en voyant les 180 km affichés au compteur. Averti, je repasse la moulinette et “attend” que ça passe. Cette fois le public est de plus en plus chaud. J’essaie de lui faire honneur du mieux que je peux à ma façon. Sans ces encouragements, je me demande comment j’aurais roulé et si j’aurais conservé ma bonne humeur dans cet effort qui me semble aujourd’hui colossal. ça monte et ça monte encore ! “Encore un autre virage en épingle et c’est fini” me lance un spectateur. Merci vieux. Après le virage c’est effectivement plat, mais ce n’est qu’un répit avant la côte suivante.
J’arrive au réel sommet juste avant d’arriver au bout de ma patience… ouffffff !!!! Et c’est la grande descente avec vue sur la basse-ville et le lac qui se rapproche de plus en plus. Je finis le dernier km du périple vélo entre 2 haies de spectateurs que je remercie, les encourageant à mon tour à nous soutenir de cette façon. Je dépose le vélo, après cette balade de 8 heures dans le décor alpestre, pour démarrer ce qu’on appelle ici le chemin de croix… long de 42 km et 195 mètres !
…l’ultime épreuve, la plus dure selon certains, révélant le vrai potentiel physique et surtout mental des triathlètes
L’expérience passée sur longue distance m’a appris à être extrêmement prudent pour aborder l’ultime épreuve, la plus dure selon certains, révélant le vrai potentiel physique et surtout mental des triathlètes. En me demandant si c’est bien possible, je me lève de ma chaise et démarre le tour du lac à petites foulées. Tellement petites les foulées que j’ai l’impression d’avoir l’allure d’un pépé asthmatique. Mais non, puisque vu le visage rouge et essoufflé de Nathalie, qui m’accompagne en courant 2/3 km, je dois bien avancer. Tant mieux. Après la terrible rampe assassine (15 %) qui monte sur Embrun, je grille 3 ambitieux qui m’avaient décoiffé dans le premier km.
Le soleil cogne déjà dur et la vision des gens attablés aux terrasses devant leur demi rajoute une épreuve dans l’épreuve. Ne pas s’arrêter, ne pas s’arrêter… toujours courir et ignorer cette résonance dans les cuisses qui devient de plus en plus insistante au fil des km. Je traverse Embrun et c’est la descente vers la Durance avec les cuisses qui hurlent en silence. En croisant les cyclistes qui abordent la dernière difficulté de Chalvet, j’aperçois Eric, mon pote de Cholet. Il est à plus d’une demi-heure ! Après un aller-retour de 3 km le long de la Durance, j’attaque les 5 km de montée sur Baratier le vent dans le nez.
En général, les organisateurs de marathons recherchent des parcours plats, sans difficultés où les concurrents peuvent satisfaire pleinement leur désir de chrono. L’organisateur de l’Embrunman a eu une vision opposée de la chose… ou alors il était perturbé le jour du tracé du parcours. La côte de 15 % menant en centre-ville et la montée vers Baratier sont le coup de grâce de l’épreuve pour les prétentieux partis trop vite. Embrun est une course où l’orgueil se paie très cher. Sur les 530 au départ seulement 385 franchiront la ligne d’arrivée. Hervé fera parti de ceux qui auront jeté l’éponge. Je l’ai doublé en entamant mon 2ème tour. Est-ce le fait de visualiser tout ce qu’il lui restait à faire (alors que j’avais déjà bouclé la moitié de mon marathon) qui l’a amené à capituler ? Je ne sais pas.
… cette vision, à un moment de la course où on est pas loin de toucher le fond m’a littéralement cloué sur place.
En tout cas, mon moment de doute est aussi arrivé… c’était au 25è km, dans la ligne droite longeant la Durance. Dans un état second où j’en étais à me demander ce que je pouvais bien faire là, j’aperçois un type inanimé, allongé sur le bas-côté. Aucun problème vital ne semblait le menacer, mais il était manifestement au bout. Cette vision, à un moment de la course où on est pas loin de toucher le fond m’a littéralement cloué sur place. Moi qui avait déjà l’impression qu’à chaque foulée mes chaussures restaient collées à une route en sparadrap. Non, c’est trop !!! Ravitaillement suivant, je m’équipe d’une bouteille d’eau et d’un gâteau de riz que je mange… pardon… que je savoure tout en marchant.
Pour la 1ère fois de la course, je succombe à l’envie de marcher… juste 2 km, le temps de me ressourcer et de retrouver Laurent (un pote choletais qui avait couru le courte distance) venant à ma rencontre à vélo au niveau du pont franchissant les eaux tumultueuses de la Durance.
Je ne sais pas ce qui m’a pris… mais comme par un déclic, regonflé par son soutien, je me remet à courir comme si je venais de sortir reposé de ce moment de torpeur. Du coup, la montée de Baratier ne m’apparaissait plus sous le même angle accompagné que seul.
Après le bourg, c’est la descente vers le lac. Les cuisses résonnent encore plus à chaque foulée, mais désormais je ne suis plus à 5 km de douleur près !
L’arrivée approche… quelque chose de presque palpable prend naissance en moi. Ce qui a été une obsession (on peut le qualifier comme ça) pendant presque 2 ans est là, à presque 2 km, derrière ces lignes de peuplier que j’aperçois devant moi. La simple vision de cette ligne d’arrivée me donne des ailes (moi qui était si mal il y a 10 km !) et c’est avec la sensation de “voler” (à 13 km/h) que je boucle ces 2 derniers kilomètres, doublant du coup Gervais qui “touchait le fond” à son tour.
Ligne d’arrivée – 200 m… 2 haies de spectateurs me portent littéralement de leurs applaudissement… je m’arrête à 1 mètre de la ligne… m’agenouille… et embrasse la route qui a bien voulu de moi durant toute cette journée.
J’écarte les bras face à l’hôtesse qui me tend le T-shirt “Finisher” dignement mérité et me dirige vers les masseuses entre les tentes de perfusés.
Cette aventure physique, humaine, où la plus grande distance est celle que l’on parcours en soi…
La souffrance vécue sur cette épreuve représente bien peu de choses face à l’immense satisfaction retirée. Cette aventure physique, humaine, où la plus grande distance est celle que l’on parcours en soi, restera pour moi un souvenir d’une grande importance. Elle me permettra, je n’en doute pas, d’avoir à raconter à ma descendance et à qui voudra bien partager, l’espace d’une discussion, ce bonheur vécu.
Laurence says
Impressionnant… Je suis bouche bée devant tant de courage ! Quel mental et force de caractère. Bravo mon amour !